Comment battre Denis Coderre

Depuis trois ans, Denis Coderre est maire de Montréal. M. Coderre est un politicien extrêmement habile qui a réussi à rallier de nombreuses personnes incluant plusieurs conseillers de Projet Montréal. Il faut avouer que M. Coderre a amélioré la ville et il semble un bien meilleur maire que son prédécesseur, M. Tremblay. Malgré cela, les failles dans sa façon populiste de gouverner commencent à apparaître. Ses initiatives telles que l’ouverture des bars jusqu’à l’aube ou l’interdiction des pitbulls se font démonter devant les tribunaux. Des contrats à des amis de M. Coderre, des votes rapides sur de gros contrats de TI ou encore l’espionnage des journalistes de La Presse commence à illuminer les vraies priorités de Denis Coderre.

En contrepartie, Guillaume Lavoie est une personne posée qui prend le temps de réfléchir avant d’agir. Je dirais que la meilleure façon de comprendre Guillaume Lavoie est de consulter le Collège néo-classique qu’il a cofondé et qui offre des cours sur la rhétorique, les grands textes philosophiques et divers enjeux qui permettent de « se faire une tête en comptant davantage sur sa culture générale, sa capacité d’analyse et de liens avec le contexte historique…». Selon moi une capacité à réfléchir dans un contexte dynamique et avec une vision à long terme est la qualité fondamentale d’un leader.

Pour battre un politicien populiste, ça nous prend quelqu’un avec des croyances profondes. Un populiste pourra toujours battre un technocrate de l’establishment, nous venons de le voir aux États-Unis et au Royaume-Uni. Il faut offrir une vision claire et précise. J’ai pu connaitre Guillaume à travers mes travaux à Montréal Ouvert et notre lutte pour les données ouvertes et il a été parmi les premiers conseillers à nous appuyer. Il a vu, justement, que les données ouvertes permettent à la ville de prendre de meilleures décisions et de mieux consulter le public sur des enjeux importants. Je pense que Guillaume offre une vision claire de la ville qu’il souhaite avoir : transparente, démocratique, sécuritaire et bien gérée et ce, au bénéfice de tous les citoyens.

Sans transparence, nous n’avons pas de démocratie. Guillaume a d’ailleurs très bien expliqué dans une lettre à La Presse la contradiction entre des conseillers qui ont un pouvoir de vote, mais qui n’ont pas l’information nécessaire pour voter de manière informée. Les documents qui accompagnent des contrats de dizaines de millions de dollars peuvent être donnés aux conseillers quelque heures avant le conseil ou même pendant une réunion de conseil! On ne peut pas bâtir une ville moderne, démocratique et bien la gérer de cette manière. Chaque année la ville dépense environ cinq milliards de dollars et si nous n’améliorons pas notre façon d’octroyer les contrats, nous ne nous sortirons jamais de nos chantiers de construction, de nos nids-de-poule ou de la corruption. Todd Park, l’ancien directeur des technologies du gouvernement américain a dit: « les deux problèmes fondamentaux des gouvernements modernes sont l’approvisionnement et la gestion des ressources humaines ». Sans résoudre ces deux immenses failles, les gouvernements ne peuvent pas avancer.

L’Allemagne et le nord de l’Europe sont les champions de la gestion gouvernementale et de la qualité de vie. Un élément commun qu’on retrouve dans ces pays est une réflexion et analyse approfondie pour tout changement de politique. Cette démarche et son contraste avec les façons de faire au Québec qui est, franchement ‘broche à foins’. Le manque d’analyse des budgets et des décisions dans le secteur public est très bien expliqué par Bill Gates dans un TED Talk. En bref, sans un changement de notre façon de penser les politiques publiques, nous ne pouvons pas espérer que les choses changent. Guillaume Lavoie offre de faire les choses autrement.

Published on November 22, 2016